La Lièvre : une rivière québécoise riche en histoire

La Lièvre : une rivière québécoise riche en histoire

La rivière du Lièvre, de son nom algonquin Wabos Sipi, est emblématique de la grande région foisonnante de nature que sont les Laurentides. Lors d’un séjour au Québec, elle deviendra un incontournable de vos découvertes culturelles et historiques tant que de vos virées à motoneige car elle est si vaste et longue qu’elle semble être partout!

C’est en 1686 que cette rivière est, pour la première fois, mentionnée dans des écrits, par le capitaine d’une compagnie de la marine en Nouvelle-France, Pierre de Troyes.

Des lièvres et encore des lièvres!

Il y a plus de trois cent ans, et cela n’a pas vraiment changé, le lièvre d’Amérique abondait dans les Hautes-Laurentides, ce qui lui a valu ce nom de Wabos Sipi. Aujourd’hui encore, lors d’un circuit motoneige dans nos forêts, il y a de fortes chances pour que vous croisiez ce petit animal tout droit sorti de la mythologie algonquine.

Il était une fois…

Selon la légende, Michabou (aussi appelé Grand-Lièvre, Maitre des animaux ou Nanabozo), serait le créateur de la terre. Michabou aurait envoyé un rat musqué, un castor et une loutre chercher le grain de sable avec lequel il aurait créé la Terre. C’est aussi ce grand Michabou qui a créé les humains et tous les êtres vivants de la planète bleue.

L’abbé Alexandre Chambre a très bien décrit cette légende dans un ouvrage sur les mœurs des Abénakis, publié en 1904 :

« Michabou ou le Grand‑Lièvre, chef des esprits, est l’architecte de l’Univers. Au commencement, la terre était toute couverte d’eau. Michabou flottait sur un amas d’arbres, avec les animaux dont il était le chef. Souhaitant obtenir un grain de sable pour en former le noyau d’une terre nouvelle, il fit plonger la loutre et le castor sans obtenir de résultats. Le rat musqué se dévoua enfin pour la cause publique et s’enfonça sous les eaux. Vingt‑quatre heures après, il reparaissaitàla surface, mais sans vie.

Àla suite d’une recherche minutieuse, on trouva un grain de sable attaché à l’une de ses pattes. Saisissant ce grain de sable, le Grand‑Lièvre le laissa tomber sur l’amas de bois, qui se couvrit de terre et s’étendit peuàpeu. Quand la masse ainsi formée fut de la grosseur d’une montagne, le Grand‑Lièvre en fit le touràplusieurs reprises, et la terre grossissaitàmesure. Le renard fut chargéde surveiller les progrès de l’opération, et d’avertir ses compagnons, lorsqu’il croirait la terre suffisammentétendue pour fournir la vie et le couvert à tous les animaux. Il se pressa trop de faire un rapport favorable. Le Grand‑Lièvre, ayant voulu connaître la véritépar lui-même, trouva la terre trop petite ; il continua donc et continue encore d’en faire le tour et de l’agrandir de plus en plus. Après la formation de la terre, les animaux se retirèrent dans les lieux qu’ils jugèrent les plus commodes. Quelques‑uns moururent et de leur corps le Grand‑Lièvre fit naître des hommes, auxquels il appritàfaire la pêche et la chasse.

À l’un d’eux, il présenta une femme en lui disant : « Mon fils, pourquoi crains‑tu ? Je suis le Grand-Lièvre, je t’ai donnéla vie ; aujourd’hui, je veux te donner une compagne. Toi, homme, tu chasseras, tu feras des canots et tout ce que l’homme doit faire ; et toi, femme, tu prépareras la nourriture à ton mari, tu feras tes souliers, tu passeras les peaux et tu fileras ; tu t’acquitteras de tout ce qui regarde la femme. »

La puissance naturelle derrière la légende

Cette longue rivière de 330 km traverse près de 30 municipalités québécoises, de Ferme-Neuve dans les Hautes-Laurentides jusqu’à Gatineau dans la région de l’Outaouais. De passage chez Raid Motoneige Canada Mekoos, vous êtes certains d’apercevoir et de prendre le temps d’admirer la rivière du Lièvre et quelques-uns des 3 768 lacs de son bassin versant.

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